3e semaine de Pâques

3ème semaine de Pâques

 

 

LUNDI 27 AVRIL

Faim de la Parole

« Travailler non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’Homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Jn 6, 22-29

Commentaire du Père Saint-Louis

Après la multiplication des pains, la foule se met à la recherche de Jésus et dans sa quête,  elle se rend jusqu’à Capharnaüm. Jésus sait bien que ces hommes n’ont pas été capables de lire le signe du pain multiplié. Voilà pourquoi, Il leur annonce la nourriture qui demeure ; ce qui nourrit l’homme, c’est une nourriture spirituelle qui lui permet de vivre éternellement. Cette nourriture c’est Dieu qui la donne et il la donne à travers son Fils. Tout ce qui fait grandir la foi en Lui est une nourriture sur laquelle nous devons investir toutes nos énergies. Sommes-nous convaincus du bien-être qu’apporte cette nourriture et que nous pouvons donner au monde ? Hier comme aujourd’hui, les humains sont à la recherche du divin. La multiplication des sectes religieuses, l’ésotérisme ne sont-elles pas une manifestation de cette soif du divin ?  Certains ne voudraient-ils pas assujettir ce divin à leurs besoins tout humains ?

Méditation

« L’erreur de l’homme d’aujourd’hui est de vivre comme si Dieu n’existait pas. » (André Frossard)

 

 

MARDI 28 AVRIL

Le Pain de vie

« Moi, je suis le Pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » Jn 6, 30-35

Commentaire du Père Sampré

Naturellement, nous cherchons la vérité ; et si, parfois, il semble que nous la refusions, c’est que  la manière dont les autres nous présentent la vérité (qui a autant d’importance que la vérité elle-même) nous a déplu. Bien entendu,  notre mauvaise foi, notre orgueil  sont aussi un obstacle. Quand Jésus révèle qu’Il est le Pain de Vie et qu’Il  est donc central pour la vie des hommes, il peut nous sembler, comme aux juifs d’alors,  qu’il y va un peu fort  « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » diront-ils un peu plus loin dans la suite de ce passage de l’évangile alors que Jésus viendra d’affirmer  » Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. »  En fait, les circonstances dans lesquelles Jésus se révèle comme étant le Pain de Vie sont favorables pour recevoir cette parole. Il vient de nourrir des foules avec cinq pains et deux poissons. Il suffit donc d’avoir un peu de mémoire pour constater que ce que dit Jésus s’est déjà réalisé et qu’Il veut aller plus loin encore en se donnant lui-même. C’est sans doute Pierre qui nous met sur la bonne voie, celle de l’écoute obéissante, « tu as les paroles de la vie éternelle » : c’est encore la mémoire qui permet cette reconnaissance, celle  du disciple qui comprend mieux  la logique de son maître ! Puissions-nous retenir dans notre cœur les actions de Jésus dans notre vie, éclairée par ses paroles, celles de la Vie éternelle.

Méditation

« Je ne crois qu’à ce que je touche, qu’à ce que je vois, qu’à ce qui s’incorpore à ma substance, et c’est pourquoi j’ai foi dans le Christ. Tous les efforts pour réduire en lui la condition humaine vont à l’encontre de ma plus profonde tendance, et sans doute y faut-il rattacher mon obstination à préférer au visage du Christ-Roi, du Messie triomphant, l’humble figure torturée de l’homme que, dans l’auberge d’Emmaüs, les pèlerins de Rembrandt reconnaissent à la fraction du pain, notre frère couvert de blessures, notre Dieu. » (François Mauriac)

 

 

MERCREDI 29 AVRIL

Les tout petits de l’Evangile – Fête de Ste Catherine de Sienne

 » Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange ; ce que tu as caché aux sages et aux savants tu l’as révélé aux tout-petits. » (Mt 11, 25-30)

Commentaire du Père Boët

En cette période de profond bouleversement tu nous fait redécouvrir Seigneur, l’importance de ceux que notre société considérait comme des petits, des sans grades. Aides-soignantes, livreurs, caissières ou éboueurs manifestent en actes l’amour des autres par leur service souvent au risque de leur propre vie. Ils sont là les petits de l’Évangile. La hiérarchie des valeurs de notre monde est enfin remise à l’endroit. Sainte Catherine de Sienne fut l’une de ces petits. Humble fille de saint Dominique mais brûlant d’amour pour le Christ et son Église elle rappela avec force,  en une période très troublée,  l’exigence de cet amour auprès de tous ceux, clergé et responsables politiques, qui auraient du avoir comme unique soucis d’en vivre et d’en témoigner.

Méditation

« Les prières qui ne sont pas dites, les mots qui ne sont pas prononcés, moi, dit Dieu, je les entends ; ces secrets bons mouvements qui jaillissent inconsciemment, et inconsciemment montent vers moi, je les recueille… Je n’en demande pas trop aux hommes ; je ne leur demande que leur cœur. Quand j’ai le cœur, je trouve que c’est bien. » (Charles Péguy)

 

 

 

JEUDI 30 AVRIL

Dieu se donne

 » Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais ce pain-là, qui descend du ciel, celui qui en mange ne mourra pas. » Jn 6, 44-51

Commentaire du Père Saint-Louis

Jésus ne se fait pas nourriture juste pendant le temps de la messe, il vient en nous pour que nous vivions véritablement de Lui en toute notre vie. La communion, c’est Dieu qui vit en nous. Le Christ, immortel et glorieux, revient nous rappeler que c’est le Père qui est au centre de tout. Ceux qui l’écoutent et  croient vivent en communion avec celui qui vient de Dieu, avec le seul qui a vu Dieu. Ainsi, la foi est-elle le début de la vie éternelle. Le pain vivant, c’est Jésus.

Mais ce pain vivant ne nous fera pas seulement vivre un jour au-delà de notre mort physique, il nous est donné dès à présent pour que le monde ait la vie. Le dessein du Père, qui ne nous a pas créés pour mourir, est lié à la foi et à l’amour. Il veut une réponse à son initiative, une réponse qui soit actuelle, libre et personnelle. Chaque fois que nous mangeons de ce pain, engageons-nous dans l’Amour vrai.

Méditation

« Et à quoi bon ce voyage de l’utérus à la tombe sinon pour trouver le Christ ? » (Julien Green)

 

 

VENDREDI 1er MAI

Saint Joseph travailleur

 » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur dit : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays et dans sa propre maison. » Mt 13, 54-58

Commentaire du Père Sampré

Choqués parce que Jésus est charpentier ! Les siens, les habitants de Nazareth ne peuvent accepter ses paroles ni ses miracles. Une fermeture du cœur qui nous en dit long sur le manque de foi de ces habitants. Tout est prétexte à ne pas écouter, surtout si cette parole nous demande de nous convertir, de changer de vie pour suivre Jésus. Personne n’est exclu de cet appel et Jésus va donc aussi visiter les siens dans sa patrie, « son lieu d’origine » comme le dit saint Matthieu. Saint Joseph, dans son travail quotidien, n’a sans doute pas opposé sa tâche, celle du travail manuel et la possibilité d’avoir une parole inspirée qu’il devait entendre sur les lèvres de son fils Jésus. Joseph, le lointain descendant du roi David, se souvenait que celui-ci était avant tout un berger et que l’intelligence de son métier lui avait permis de vaincre Goliath et de rassembler, gouverner un peuple prompt à se diviser. Nos frères chrétiens sont prophètes, accueillons leurs paroles de vie, fruits aussi de leur expérience humaine, avec foi.

Méditation

« Sur la terre, l’immense majorité des hommes vit dans la misère physique ; le reste vit trop souvent dans la misère spirituelle. » (André Frossard)

 

SAMEDI 2 MAI

La foi au-delà du raisonnable

« Jésus dit aux douze « Voulez vous partir vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Jn 6, 60-69

Commentaire du Père Boët

Les paroles sur le pain vivant descendu du ciel, le refus du Christ de devenir roi comme la foule le lui demandait… Bien des paroles et des attitudes de Jésus avaient de quoi interroger et scandaliser les foules venues pourtant pour l’écouter. Est-il le Messie de Dieu ? Il y a toujours un moment dans notre vie de foi où l’on est au pied du mur, placé devant un choix qui engage totalement notre personne : croire ou ne pas croire. L’acte de foi de Pierre est magnifique car on sent qu’il vient d’une adhésion d’amour à la personne de Jésus-Christ, comme un cri du cœur. Et nous, que répondons-nous ?

Méditation

« Le plus grand explorateur sur cette terre ne fait pas d’aussi longs voyages que celui qui descend au fond de son cœur et se penche sur les abîmes où la face de Dieu se mire parmi les étoiles. » (Julien Green)