4e semaine de Pâques

4ème semaine de Pâques

 

LUNDI 4 MAI

La porte

« Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage » (Jn 10, 1-10).

Commentaire du Père Saint-Louis

Jésus, envoyé du Père, est effectivement le bon berger qui veut que tout homme puisse vivre de la vie éternelle. Pour que ce grand projet de Dieu se réalise, ce grand projet qui concerne le monde entier et toutes ses créatures, il faut, à vrai dire, un moyen et un seul : la foi. Cette porte qui nous permet d’aller à Dieu, c’est Jésus lui-même. Cette porte n’est pas celle qui claque brutalement ni celle qui enferme comme dans une prison. Elle est un lieu de passage ouvert à l’humanité tout entière. Il y a de la place pour la multitude.

Cette porte est également ouverte à l’inconnu, à la brebis égarée et à tous ceux et celles qui sont en quête de sens pour leur vie. Cette porte est grande ouverte sur la tendresse de Dieu. Nous sommes tous très importants pour lui et il tient à chacun de nous comme à son bien le plus précieux.

Méditation

« La vie, même avec la gloire qui est la plus belle chose humaine, est une chose vide et sans saveur quand on n’y mêle pas, toujours, absolument. » (Georges Bernanos)

 

 

MARDI 5 MAI

Une source intarissable de joie

 » Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père, voilà ce qui me rend témoignage. » (Jn 10, 22-30)

Commentaire du Père Sampré

La Parole de Jésus est sans détour ; il ne cherche pas à séduire comme les gourous et autres manipulateurs. Il témoigne de ce qu’Il est en disant ce qu’Il vit : « Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père, voilà ce qui me rend témoignage. » Il connaît le cœur de l’homme et comment celui-ci peut se détourner de la voix de la vérité. Mais il sait aussi que beaucoup écoutent et il reconnaît dans  cette écoute un don de son Père. Sans détour et reconnaissant !

Méditation

« L’avouerai-je ? Si je n’avais pas connu le Christ, « Dieu » eût été pour moi un mot vide de sens. A moins d’une grâce très particulière, l’Être infini m’eût été inimaginable, impensable. Le Dieu des philosophes et des savants n’aurait tenu dans ma vie morale aucune place. Il a fallu que Dieu s’engouffrât dans l’humanité, et qu’à un moment précis de l’histoire, sur un point déterminé du globe, un être humain, fait de chair et de sang, ait prononcé certaines paroles, accompli certains gestes, pour que je me mette à genoux. Si le Christ n’avait pas dit : « Notre Père… » je n’eusse jamais eu de moi-même le sentiment de cette filiation ; cette invocation ne serait jamais montée de mon cœur à mes lèvres. » (François Mauriac)

 

 

MERCREDI 6 MAI

Le Fils révélé au Père

« «Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit mais en Celui qui m’a envoyé ; et celui qui me voit voit Celui qui m’a envoyé »

. » (Jn 12, 44-50)

Commentaire du Père Boët

Nombreuses sont les représentations picturales ou sculpturales du Père -De Dieu le Père- sous la forme d’un vieillard barbu plus ou moins bienveillant selon le cas, regardant notre monde de haut d’une façon plus ou moins condescendante. Oui trop souvent nous avons fait du Père un Père à notre ressemblance.

Or, à plusieurs reprises, le Christ affirme à ses disciples -et à nous aujourd’hui- « Qui me voit, voit le Père » Il nous faut laisser absolument  de côté toutes nos fausses représentations pour les mesurer à l’aune du Christ tel qu’il s’est révélé pendant ses trente-trois ans de vie terrestre. Il incarne un Père qui manifeste son amour pour les hommes par le don du Fils, par une proximité qui serait difficile à concevoir si nous n’avions celle du Christ.

Profitons de ce temps qui nous est donné -malgré nous- pour redécouvrir Jésus-Christ à travers chacune de ses paroles, chacun de ses actes.

Méditation

« Ce n’est pas la toute-puissance de Dieu qui nous menace… mais sa douceur. » (André Frossard)

 

 

JEUDI 7 MAI

Marcher avec Dieu

« Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un reçoit celui que j’envoie, il me reçoit moi-même ; et celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m’a envoyé. » (Jn 13, 16-20)

Commentaire du Père Saint-Louis

Envoyer et choisir des êtres faibles et pécheurs, pouvoir les accueillir, c’est déjà vivre et refléter l’immense tendresse de Dieu, l’unique témoignage auquel Jésus nous exhorte et qui permettra à nos frères de le reconnaître comme Fils de Dieu.

Jésus connaît bien le cœur humain. Il sait toute la beauté et la force qui y réside mais il en sait aussi toute la faiblesse. De même qu’il avait prévenu les apôtres de ces évènements, il nous en prévient nous aussi, afin que devant la trahison des hommes et des femmes consacrés, devant le reniement ou la fuite, nous ne désespérions pas, mais qu’au contraire nous reconnaissions que Jésus est Dieu et qu’il nous sauve.

C’est pour nous tous qu’il a donné sa vie. Alors au lieu de désespérer, de nous emporter, de juger et même de condamner, il faut nous tourner vers Lui dans la foi, et dans l’intercession. Dieu peut tout dans nos cœurs et il est le maître de notre vie.

Méditation

 » Ce que [Dieu] veut éprouver en vous, n’est pas votre force, mais votre faiblesse.  » (Georges Bernanos)

 

 

VENDREDI 8 MAI

Le Chemin vers Dieu

« Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? Jésus lui répond : Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »

 (Jn 14, 1-6)

Commentaire du Père Sampré

Alors que le monde fête la fin de la 2è guerre mondiale, l’Église entend Jésus qui déclare être le Chemin, la Vérité et la Vie. Ce n’est pas une formule totalitaire qui ne laisserait pas le choix, comme le totalitarisme  des régimes qui ont contribué à l’affrontement meurtrissant l’Europe et le monde entier. Jésus ose dire qui Il est pour que nous puissions l’aimer et le choisir librement.

Méditation

« Le Christ, ce serait une illusion de ne le chercher que par soi, à l’exclusion du prochain, car il nous regarde par les yeux du prochain. » (Julien Green)

 

 

SAMEDI 9 MAI

Le Fils révélé au  Père (suite)

« Philippe dit à Jésus : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit ». Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père ». (Jn 14, 7-14)

Commentaire du Père Boët

Nous continuons notre méditation de mercredi sur la façon dont le Fils révèle le Père. Même les disciples, pourtant proches de Jésus, même Philippe, tous ont beaucoup de mal à faire le lien entre Jésus et le Père. Le Dieu de l’Alliance est encore trop dans leurs esprits comme le  Dieu tout-puissant ce qui explique leur difficulté à reconnaître en Jésus-Christ le Fils de Dieu.

Ce cheminement des disciples prend donc beaucoup de temps et nous avons dans l’Évangile de ce jour une des rares manifestations d’impatience de Jésus.  La proximité du Christ avec ses apôtres n’empêchera pas leurs doutes et leurs incompréhensions.

Beaucoup de nos proches ne partagent pas forcément notre foi et les convictions qui en découlent. Et cela peut être pour nous source de désolation et même de souffrance. Mais  pourquoi serions-nous plus efficaces  aujourd’hui  que Jésus il y a deux mille ans ?

Méditation

« Ce n’est ni d’un tête-à-tête, ni d’un corps à corps que nous avons besoin mais d’un cœur à cœur. » (Pierre Teilhard de Chardin)