MÉDITATIONS POUR LE TEMPS DE L’AVENT 2017

Cette année, nous marcherons vers Noël en méditant avec le pape émérite Benoît XVI et en suivant les pas de St François d’Assise en compagnie du Père Raniero Cantalamessa, Capucin et Prédicateur de la Maison Pontificale.

PREMIÈRE SEMAINE

Dimanche 3 décembre : 1er dimanche de l’Avent

« Jésus disait à ses disciples : Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. […] Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! » (Mc 13, 33-37)

Méditation du pape Benoît XVI

Veillez ! nous dit Jésus. Veiller signifie suivre le Seigneur, choisir ce qu’Il a choisi, aimer ce qu’Il a aimé, conformer sa vie à la sienne ; veiller signifie passer chaque instant de notre temps dans l’horizon de son amour sans se laisser abattre par les inévitables difficultés et problèmes quotidiens. (Homélie du 1er décembre 2008)

Sur les pas de St François

« […] Les historiens insistent, à raison, sur le fait que François, au début, n’a pas choisi la pauvreté et encore moins le paupérisme ; il a choisi les pauvres ! […] Tout cela est vrai, mais ne touche pas encore au fond du problème. Le vrai choix est beaucoup plus radical : il ne s’agit pas de choisir entre richesse et pauvreté, […] mais de choisir entre soi-même et Dieu, entre sauver sa vie ou la perdre pour l’Evangile. […] »


Lundi 4 décembre

« […] Aussi je vous le dis : beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du royaume des Cieux » (Mt 8, 5-11)

Méditation du pape Benoît XVI

Spécifiquement, l’Église est catholique parce que le Christ embrasse toute l’humanité dans sa mission de salut. […]Et c’est justement dans la suite de Jésus, dans le fait de se laisser attirer à l’intérieur de son humanité et donc dans la communion avec Dieu qu’on entre dans ce nouveau royaume, que l’Église annonce et anticipe et qui vainc morcellement et dispersion. […] L’Église n’est pas tant une communauté locale qui s’élargit et se répand lentement, mais elle est comme un levain qui tend à l’universel, à la totalité, et qui porte en lui-même l’universalité. (Allocution du 24 novembre 2012)

« Il y a ceux (par exemple, à une époque plus proche de la nôtre, Simone Weil) qui sont arrivés au Christ en partant de leur amour des pauvres et d’autres qui sont arrivés aux pauvres en partant de leur amour du Christ. François appartient à cette seconde catégorie. »


 Mardi 5 décembre

« […] Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. […] » (Lc 10, 21-24)

Méditation du pape Benoît XVI

Par ces paroles, le Seigneur décrit simplement un fait de sa vie ; un fait qui commence dès l’époque de sa naissance, quand les mages demandent aux gens compétents, aux scribes, aux exégètes, quel est le lieu de naissance du Sauveur, du Roi d’Israël. Les scribes le savent parce que ce sont de grands spécialistes : à Bethléem ! Mais ils ne se sentent pas invités à y aller : cela reste une connaissance académique, ils peuvent donner des informations, mais l’information ne devient pas formation de leur vie. […] Même à notre époque on observe la même chose : il y a de grands théologiens. […] Ils ont pénétré dans les détails de la Sainte Écriture, mais ils n’ont pas pu voir le mystère lui-même, le vrai noyau, à savoir que Jésus était réellement Fils de Dieu. […] L’essentiel est resté caché ! Au contraire, il y a aussi à notre époque des petits qui ont connu ce mystère. Pensons à sainte Joséphine Bakhita, à Teresa de Calcutta. (Homélie du 1er décembre 2009)

Sur les pas de St François

« […] La conversion de François est du même ordre que celle de Paul. Pour Paul, à un certain moment, ce qui avait été auparavant un avantage changea de signe et devint une perte, à cause du Christ (Ph 3, 5 ss.) ; pour François ce qui était amer se transforma en douceur, là aussi à cause du Christ. Après ce moment, tous les deux peuvent dire : Ce n’est plus moi qui vit mais le Christ qui vit en moi. »


Mercredi 6 décembre

« […] Il prit les sept pains et les poissons ; rendant grâce, il les rompit, et il les donnait aux disciples, et les disciples aux foules. Tous mangèrent et furent rassasiés. […] »

Méditation du pape Benoît XVI

« […] Nous devons redécouvrir la joie du dimanche chrétien. Nous devons redécouvrir avec fierté le privilège de participer à l’Eucharistie, qui est le sacrement du monde renouvelé. St Ignace d’Antioche présentait les chrétiens comme des personnes « vivantes selon le dimanche ». […] De là jaillit notre prière : que nous aussi chrétiens d’aujourd’hui, […] sachions tirer de la participation à l’Eucharistie l’élan nécessaire pour un nouvel engagement dans l’annonce au monde du Christ notre paix (Ep 2, 14). » (Homélie du 29 mai 2005)

Sur les pas de St François

« François, en embrassant le lépreux, a renoncé à lui-même dans ce qu’il y avait de plus amer et ce qui répugnait le plus à sa nature. Il s’est fait violence. […] François n’est pas allé spontanément chez les lépreux, poussé par une compassion humaine et religieuse. Le Seigneur, écrit-il, m’a conduit parmi eux. »


 Jeudi 7 décembre

« […] Ainsi quiconque écoute ces paroles que je viens de dire et les met en pratique, peut se comparer à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc […] » (Mt 7, 21.24-27)

Méditation du pape Benoît XVI

[…] Construire sur le roc veut dire avant tout : construire sur le Christ et avec le Christ. […] Cela veut dire construire avec Quelqu’un qui est toujours fidèle, même si nous manquons nous-mêmes de fidélité, parce qu’Il ne peut pas se renier Lui-même (2Tm 2, 13). Cela veut dire construire avec Quelqu’un qui se penche constamment sur le cœur blessé de l’homme […). Cela veut dire construire avec Quelqu’un qui, du haut de la Croix, étend ses bras, pour répéter pour toute l’éternité : Je donne ma Vie pour toi, homme, parce que Je t’aime. […] Celui qui mise tout sur l’amour crucifié du Verbe incarné ne peut pas perdre. […] (Discours du 27 mai 2006 à Cracovie)

Sur les pas de St François

« C’est sur ce petit détail que les historiens ne savent porter un jugement, alors qu’il est à l’origine de tout. Jésus avait préparé le cœur de François de manière à ce que sa liberté, au bon moment, réponde à la grâce. C’est à cela qu’avaient servi […] la maladie, l’emprisonnement à Pérouse et cette étrange inquiétude qui ne lui permettait plus de trouver de la joie dans les divertissements et lui faisait rechercher des lieux solitaires. »


Vendredi 8 décembre : l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie

«  […] Je te salue, Comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » (Lc 1, 28)

Méditation du pape Benoît XVI

[…] Comblée de grâce […] est le plus beau nom de Marie, le nom que Dieu lui-même lui a donné, pour indiquer qu’elle est depuis toujours et pour toujours l’aimée, l’élue, celle qui a été choisie pour accueillir le don le plus précieux, Jésus, l’amour incarné de Dieu (Enc. Deus caritas est, n.12) {…] Pourquoi, parmi toutes les femmes, Dieu a choisi précisément Marie de Nazareth ? […] L’Evangile met en évidence son humilité. […] Oui, Dieu a été attiré par l’humilité de Marie, qui a trouvé grâce à ses yeux. Elle est ainsi devenue la Mère de Dieu, image et modèle de l’Eglise, élue parmi les peuples pour recevoir la bénédiction du Seigneur et la répandre sur la famille humaine tout entière. «  (Angélus du 8 décembre 2006)

Sur les pas de St François 

« Sans être obligés de penser que Jésus en personne se cachait sous les traits du lépreux, à ce moment-là le lépreux pour François représentait à tous les effets Jésus. En effet, celui-ci n’avait-il pas dit : C’est à moi que vous l’avez fait ? A ce moment-là, il a choisi entre lui-même et Jésus. 


Samedi 9 décembre

« […] La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux […] (Mt 9, 35 ; 10, 1.5a 6-8)

Méditation du pape Benoît XVI

C’est l’heure de la mission : […] tel est le travail pour la moisson dans le champ de Dieu, dans le champ de l’histoire humaine : […] apporter aux hommes la joyeuse annonce qui n’est pas seulement parole, mais évènement : Dieu, Lui-même, est venu parmi nous. Il nous prend par la main, Il nous entraîne vers le haut, vers Lui-même, et le cœur brisé est ainsi guéri. […] (Homélie du 5 février 2011)

Sur les pas de St François

« Tout ceci nous oblige à corriger une certaine image de François rendue populaire par la littérature. […] La fameuse métaphore des noces de François avec Dame Pauvreté. […] On ne tombe pas amoureux d’une vertu, fût-ce de la pauvreté même ; on s’éprend d’une personne. Les noces de François furent, comme chez d’autres mystiques, un mariage avec le Christ.  […] François n’épousa ni la pauvreté, ni même les pauvres ; il épousa le Christ et c’est par amour pour Lui qu’il épousa, pour ainsi dire, en secondes noces, Dame Pauvreté. Il en sera toujours ainsi dans la sainteté chrétienne. »

 

 

DEUXIÈME SEMAINE

Dimanche 10 décembre : 2ème dimanche de l’Avent

« […] Préparez le chemin du Seigneur, rendez droit ses sentiers. Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. […]» (Mc 1, 1-8)

Méditation du pape Benoît XVI

Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez la route : tout homme verra le salut de Dieu. Il faut du temps pour correspondre à ce don qui est refait à chaque Noël d’un Dieu humble fait petit enfant, à la merci des violents. Le ciel, c’est l’humilité de Dieu. [ …] (Homélie du 8 décembre 2012)

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

« Au fondement de l’amour de la pauvreté et des pauvres, il y a l’amour du Christ, ou alors les pauvres seront d’une façon ou d’une autre instrumentalisés et la pauvreté deviendra facilement un fait polémique contre l’Eglise, ou une ostentation de plus grande perfection par rapport aux autres dans l’Eglise, comme cela arriva, hélas, aussi à certains disciples du Poverello. Dans l’un et l’autre cas, on fait de la pauvreté la pire des formes de richesse, celle de sa propre justice. »


 Lundi 11 décembre

« […] Je te le dis, lève-toi, prends ta civière et retourne dans ta maison. [ …] (Lc 5, 24)

Méditation du pape Benoît XVI

[…] Jésus a le pouvoir non seulement de guérir le corps malade, mais aussi de remettre les péchés ; plus encore, la guérison physique est un signe de la guérison spirituelle que produit son pardon. En effet, le péché est une sorte de paralysie de l’esprit, dont seule la puissance de l’amour miséricordieux de Dieu peut nous libérer, en nous permettant de nous relever et de nous remettre en chemin sur la route du bien. […]. (Angélus du 22 février 2009)

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

« […] Qu’est-ce que François a voulu être et faire ? […] Un retour simple et radical au vrai Evangile, vécu et prêché par Jésus. Relancer dans le monde la forme et le style de vie de Jésus et des apôtres décrit dans les évangiles. Il commence se Règle, en disant ceci aux frères : La règle et la vie des frères mineurs est celle-ci : observer le saint Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ. »


Mardi 12 décembre

« […] Si un homme possède cent brebis et que l’une d’elles s’égare, ne va-t-il pas laisser les 99 autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ? Et, s’il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les 99 qui ne se sont pas égarées. Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. » (Mt 18, 12-14)

Méditation du pape Benoît XVI

Cette brebis égarée est pour les Pères l’image de l’homme qui ne parvient plus par ses propres moyens à retrouver le chemin vers Dieu. Le berger qui porte la brebis pour la ramener à la maison est pour eux le Logos, le Verbe éternel, le Sens éternel de l’univers qui repose dans le Fils de Dieu, lequel se met lui-même en chemin à notre rencontre. Prenant la brebis sur ses épaules, c’est-à-dire en adoptant la nature humaine, l’Homme-Dieu ramène la Créature à la maison du Père. […] Le chemin du retour est retrouvé. (L’esprit de la liturgie, p29)

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

« François ne théorisa pas sa découverte, pour en faire un programme de réforme pour l’Eglise. Il a réalisé cette réforme en lui-même et il a indiqué ainsi tacitement à l’Eglise la seule voie à suivre pour sortir de la crise : retourner à l’Evangile, se rapprocher des hommes et en particulier des humbles et des pauvres. Ce retour à l’Evangile se reflète avant tout dans la prédication de François. C’est surprenant, mais tout le monde l’a remarqué : le Poverello parle presque toujours de faire pénitence. […] Qu’est-ce que François entendait par ce mot qui lui tenait tant à cœur ? »


Mercredi 13 décembre

« […] Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. […] » (Mt 11, 28-30)

Méditation du pape Benoît XVI

« […] Quand Jésus parcourait les routes de Galilée, […] il ressentait de la compassion pour les foules parce qu’elles étaient fatiguées et épuisées comme des brebis sans berger (Mt 9, 35-36). Ce regard de Jésus semble se prolonger jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à notre monde. […] Jésus promet de donner à tous le repos mais pose une condition : Prenez sur vous mon joug et apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur. […] Le joug du Christ, c’est la loi de l’amour, et son commandement, qu’Il a laissé à ses disciples (cf Jn 13, 34).» (Angélus du 3 juillet 2011)

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

On le sait, François aimait s’exprimer dans le langage de Jésus, avec les mêmes mots. Et cette expression, faire pénitence, c’est celle que Jésus a utilisée lorsqu’il a commencé à prêcher. [ …] Le mot que l’on traduit aujourd’hui par Convertissez-vous, dans le texte de la Vulgate utilisé par le Poverello, était poenitemini et dans les Actes des Apôtres (2, 37) encore plus littéralement poenitentiam agite : faites pénitence.  François n’a fait que relancer le grand appel à la conversion par laquelle s’ouvrent la prédication de Jésus dans l’Evangile et celle des apôtres le jour de la Pentecôte. Ce qu’il voulait dire par conversion, il n’avait pas besoin de l’expliquer : sa vie entière le montrait. »


 Jeudi 14 décembre

« […] Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui […] » (Mt 11, 11-15)

Méditation du pape Benoît XVI

[…]Prophète, plus grand que tout autre prophète, Jean n’en demeure pas moins un homme de l’Ancien Testament. […] Comme Jean, le chrétien est prophète : il est chargé d’annoncer Jésus à ses frères et de préparer ses voies. Comme Jean, il est sollicité d’adhérer à Jésus malgré toutes les interrogations qu’il peut avoir. Mais le chrétien est plus grand que Jean, parce qu’il a déjà part aux biens du Royaume de Dieu qui, en Jésus, est rendu proche des hommes. […] (Angélus du 24 juin 2007)

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

« Qu’est-ce que l’expérience de François nous dit aujourd’hui ? Que pouvons-nous imiter chez lui, tous, et tout de suite ? […] Sa conversion du moi à Dieu, son renoncement à lui-même. C’est ainsi que naissent les vrais réformateurs, ceux qui changent vraiment quelque chose dans l’Eglise. Ceux qui décident sérieusement de mourir à eux-mêmes, sachant qu’il s’agit d’une démarche qui dure toute la vie, voire au-delà d’elle, si, comme le disait sainte Thérèse d’Avila en plaisantant, notre amour propre meure vingt minutes après nous. »


 Vendredi 15 décembre

«  […] Mais la sagesse de Dieu a été reconnue juste à travers ce qu’elle fait[…] (Mt 11, 16-19)

Méditation du pape Benoît XVI

[…]Dieu est la vraie sagesse qui ne vieillit pas, Il est la richesse authentique qui ne dépérit pas. Il est le bonheur auquel le cœur de tout homme aspire en profondeur. […] Tout se termine, nous sommes tous de passage en ce monde. Seul Dieu a la vie en Lui, est la Vie. La nôtre est une vie de participation […], aussi un homme ne peut-il arriver à la vie éternelle que grâce à la relation particulière que lui a donnée son Créateur. Mais Dieu, voyant l’homme s’éloigner de Lui, a fait un pas en avant, a créé une nouvelle relation entre Lui et nous : Lui, le Christ, a donné sa vie pour nous. […] (Homélie du 3 novembre 2008)

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

« Mais que signifie la proposition de Jésus de renoncer à soi-même ? Est-ce toujours possible de le proposer à un monde qui ne parle que de réalisation de soi, d’affirmation de soi ? […] Dire non à soi-même, c’est le moyen ; dire oui au Christ, c’est la fin. […] Vivre pour soi-même signifie vivre selon ses propres commodités, sa propre gloire ; vivre pour le Seigneur signifie toujours remettre à la première place, dans nos intentions, la gloire du Christ, les intérêts du Royaume et de l’Eglise. Chaque non, petit ou grand, dit à soi-même par amour, est un oui dit au Christ. »


 Samedi 16 décembre

« […] Elie est déjà venu ; au lieu de le reconnaître, ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu. […] Alors les disciples comprirent qu’Il leur parlait de Jean le Baptiste […] (Mt 17, 10-13)

Méditation du pape Benoît XVI

. […] Jean-Baptiste […] a l’humilité profonde de montrer en Jésus le véritable Envoyé de Dieu, se mettant de côté afin que le Christ puisse grandir, être accueilli et suivi. Comme dernier acte, Jean-Baptiste témoigne par le sang de sa fidélité aux commandements de Dieu, sans céder ni faire marche arrière, en accomplissant jusqu’au bout sa mission. […] Ill ne taisait pas la vérité et ainsi, il mourut pour le Christ qui est la Vérité. Précisément pour l’amour de la vérité, il ne fit pas de compromis et n’eut pas peur d’adresser des paroles fortes à ceux qui avaient égaré la voie de Dieu. […] Pour nous non plus, chrétiens de notre temps, aucun compromis n’est possible avec l’amour du Christ, avec sa Parole, avec sa Vérité. La Vérité est la Vérité, il n’existe pas de compromis. La vie chrétienne exige, pour ainsi dire, le martyre de la fidélité quotidienne à l’Évangile, c’est-à-dire le courage de laisser le Christ grandir en nous et de le laisser orienter notre pensée et nos actions. Mais cela ne peut avoir lieu dans notre vie que si notre relation avec Dieu est solide. […] Ce n’est que si nous sommes capables d’avoir une vie de prière fidèle, constante, confiante que Dieu Lui-même nous donnera la capacité et la force de vivre de façon heureuse et sereine, de surmonter les difficultés et de témoigner de Lui avec courage. […] (Audience générale du 29 août 2012)

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

« L’objectif final à atteindre est de pouvoir dire comme Paul et avec lui : Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi. Et cette terre sera alors déjà comblée de joie et de paix. Saint François, avec sa joie parfaite, est un témoin vivant de la joie qui vient de l’Evangile, de l’Evangelii Gaudium dont nous parle le pape François. »

 

TROISIÈME et QUATRIÈME SEMAINE

Dimanche 17 décembre : 3ème dimanche de l’Avent

« […] Frères, soyez toujours dans la joie. […]» (1Th 5, 16-24, 1-8)

Méditation du pape Benoît XVI

[…] L’apôtre exhorte les chrétiens à se réjouir parce que la venue du Seigneur, c’est-à-dire son retour glorieux, est certaine et ne tardera pas. L’Église fait sienne cette invitation, alors qu’elle se prépare à célébrer Noël et que son regard se dirige toujours davantage vers Bethléem. […] Mais cette joie est-elle encore possible aujourd’hui ? […] Oui, la joie entre dans le cœur de celui qui se met au service des petits et des pauvres. Dieu établit sa demeure chez celui qui aime ainsi, et son âme est dans la joie. [ …] (Homélie du 16 décembre 2007)

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

« […] Selon Dante Alighieri, toute la gloire de François repose sur son se faire petit, c’est-à-dire sur son humilité. Mais en quoi consiste la proverbiale humilité de François ? […] Être humble ne veut pas dire être mécontent de soi, ni même reconnaître sa propre misère, ou, sous certains côtés, sa petitesse. C’est regarder Dieu avant de se regarder soi-même et prendre la mesure du fossé qui sépare le fini de l’infini. Plus on se rend compte de cela, plus on devient humble. »


Lundi 18 décembre

« […] Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. » (Mt1, 24)

Méditation du pape Benoît XVI

« Le silence de saint Joseph est un silence empreint de contemplation du mystère de Dieu, dans une attitude de disponibilité totale aux volontés divines. Il ne manifeste pas un vide intérieur, mais au contraire la plénitude de foi qu’il porte dans son cœur, et qui guide chacune de ses pensées et chacune de ses actions. […] Laissons-nous contaminer par le silence de saint Joseph ! Nous en avons tant besoin, dans un monde souvent trop bruyant, qui ne favorise pas le recueillement et l’écoute de la voix de Dieu. En ce temps de préparation à Noël, cultivons le recueillement intérieur, pour accueillir et conserver Jésus dans notre vie. »

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

« Dans les Louanges à Dieu le Très-Haut, écrites de sa main, […] à un certain moment, François, au milieu des perfections de Dieu – Tu es saint. Tu es fort. Tu es Trine et Un, […], en glisse une autre, insolite : Tu es humilité ! Ce titre n’est pas mis là par hasard. François a saisi une vérité très profonde sur Dieu qui devrait nous remplir, nous aussi, de stupeur. »


 Mardi 19 décembre

«  […] Mais voici que tu seras réduit au silence […] parce que tu n’as pas cru à mes paroles. » (Lc 1,20)

Méditation du pape Benoît XVI

[…] Croire veut tout d’abord dire accepter comme vérité ce que notre esprit ne comprend pas entièrement. Il faut accepter ce que Dieu nous révèle sur Lui-même, sur nous-mêmes et sur la réalité, ineffable, inimaginable. […] Il n’est pas facile d’accepter que la raison possède cette limitation. C’est précisément là que la Foi se manifeste dans sa deuxième dimension : celle de se confier non pas à une personne ordinaire, mais au Christ. Ce en quoi nous croyons est important, mais Celui en qui nous croyons est encore plus important. (Homélie du 28 mai 2005)

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

« Dieu est humilité parce qu’Il est Amour. Face aux créatures humaines, Dieu se trouve dépourvu de toute capacité non seulement créatrice mais aussi défensive. Si les êtres humains choisissent, comme ils l’ont fait, de refuser son amour, il ne peut intervenir de manière autoritaire pour s’imposer à eux. […] Sa manière de se défendre et de défendre les hommes contre leur propre destruction, sera d’aimer encore et toujours, éternellement. L’amour crée, de par sa nature même, de la dépendance et la dépendance crée l’humilité. Il en est ainsi, mystérieusement, aussi pour Dieu.


 Mercredi 20 décembre

« […] Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole […] (Lc I, 38)

Méditation du pape Benoît XVI

[…]Marie exprime en réalité une attitude de pleine liberté, fondée sur l’entière reconnaissance de sa véritable dignité. […] C’est la route que Marie ouvre aussi à l’homme. S’en remettre pleinement à Dieu, c’est trouver le chemin de la liberté véritable. Car, en se tournant vers Dieu, l’homme devient lui-même. Il retrouve sa vocation originelle de personne créée à son image et à sa ressemblance. […] (Homélie du 14 septembre 2008)

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

« L’amour fournit donc la clef pour comprendre l’humilité de Dieu : se faire remarquer ne demande pas beaucoup d’efforts, il en faut par contre beaucoup pour se mettre de côté, pour s’effacer. Dieu possède en lui cette force illimitée d’effacement et comme tel il se révèle dans l’incarnation. La manifestation visible de l’humilité de Dieu passe par la contemplation du Christ qui se met à genou devant ses disciples pour leur laver les pieds et plus encore, lorsque, réduit à la plus radicale impuissance sur la croix, il continue à aimer, sans jamais condamner. François a saisi ce lien très étroit entre l’humilité de Dieu et l’incarnation. » 


Jeudi 21 décembre

« […] Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. […] » (Lc 1, 42)

Méditation du pape Benoît XVI

« […] Marie se rend chez sa cousine âgée Elisabeth. […] C’est une jeune fille qui n’a pas peur, parce que Dieu est avec elle, Dieu est en elle. D’une certaine façon, nous pouvons dire que son voyage a été la première « procession eucharistique » de l’histoire. Marie, tabernacle vivant de Dieu fait chair, est l’arche de l’Alliance, dans laquelle le Seigneur a visité et racheté son peuple. La présence de Jésus la comble d’Esprit Saint. Quand elle entre dans la maison d’Elisabeth, son salut déborde de grâce : Jean frémit dans le sein de sa mère, comme percevant la présence de Celui qu’il devra bientôt annoncer à Israël. Les fils exultent et les mères exultent. » (Homélie du30 mai 2006)

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

« En quoi, pourrions-nous nous demander, Jésus a-t-il été humble ? […] Où donc l’humilité de Jésus, pour pouvoir dire : Prenez mon joug car je suis humble de cœur ? […] L’humilité, pour soi, au degré le plus parfait, ne réside pas dans l’être petit, dans le se sentir petit, ou se proclamer petit. Mais dans le se faire petit, et non pour une quelconque nécessité ou utilité personnelle, mais par amour, pour élever les autres. »


Vendredi 22 décembre

« […] Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !. […]» (Lc 1, 46-47)

Méditation du pape Benoît XVI

[…] Quand la Vierge rend grâce au Seigneur, elle nous prend à témoin. Marie partage, comme par anticipation, avec ses futurs enfants que nous sommes, la joie qui habite son cœur, pour qu’elle devienne la nôtre. Chaque récitation du Magnificat fait de nous des témoins de son sourire. […] Ce sourire, vrai reflet de la tendresse de Dieu, est la source d’une espérance invincible. […] (Homélie du 15 septembre 2008)

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

C’était ça l’humilité de Jésus : lui s’est fait si petit qu’il est allé jusqu’à s’annuler pour nous. L’humilité de Jésus est celle qui descend de Dieu et qui a son modèle suprême en Dieu, et non dans l’homme. Dieu se trouve dans une position où il ne peut pas s’élever ; il n’y a rien au-dessus de lui. Si Dieu sort de lui-même et fait quelque chose en dehors de la Trinité, cela ne pourra être qu’un abaissement : s’abaisser et se faire petit ; il ne pourra être, autrement dit, qu’humilité. » 


Samedi 23 décembre

« Quand fut accompli le temps où Elisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. […] Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole et déclara : Non, il s’appellera Jean [..]. »                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        (Lc 1, 57-66))

Méditation du pape Benoît XVI

[…] À part la Vierge Marie, le Baptiste est le seul saint dont la liturgie célèbre la naissance, et elle le fait parce que celle-ci est étroitement liée au mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu. Depuis le sein maternel, en effet, Jean est le précurseur de Jésus : sa conception prodigieuse est annoncée par l’ange à Marie, comme le signe que rien n’est impossible à Dieu (Lc 1, 37), six mois avant le grand prodige qui nous donne le Salut, l’union de Dieu avec l’homme par l’action du Saint Esprit. (Homélie du 24 septembre 2012)

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

Maintenant nous savons ce que veut dire la parole de Jésus : Prenez sur vous mon joug car je suis humble de cœur. C’est une invitation à se faire petits par amour. […] Mais Jésus nous montre aussi qu’il s’agit d’un choix sérieux. Il n’est en effet pas question de descendre et de se faire petit de temps en temps, comme un roi qui daigne, de temps en temps, descendre au milieu du peuple. Jésus se fit petit, comme il se fit chair, c’est-à-dire de manière stable, jusqu’au fond. Il a choisi d’appartenir à la catégorie des petits et des humbles.


Dimanche 24 décembre

« […] L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi Celui qui va naître sera saint, et Il sera appelé Fils de Dieu. […]» (Lc 1, 35)

Méditation du pape Benoît XVI

[…]L’Incarnation du Fils de Dieu est le mystère central de la foi chrétienne, et en Lui, Marie occupe un rôle de premier ordre. […] En Marie, le Fils de Dieu se fait homme, accomplissant ainsi la prophétie d’Isaïe. […] Jésus, le Verbe fait chair, est le Dieu-avec-nous, qui est venu habiter parmi nous et partager notre condition humaine elle-même. [ …] Dans le Christ, Dieu est venu réellement au monde, Il est entré dans notre histoire, Il a installé sa demeure parmi nous, accomplissant ainsi l’intime aspiration de l’être humain que le monde soit réellement un foyer pour l’homme. En revanche, quand Dieu est jeté dehors, le monde se transforme en un lieu inhospitalier pour l’homme, décevant en même temps la vraie vocation de la Création d’être un espace pour l’alliance, pour le oui de l’amour entre Dieu et l’humanité qui lui répond. C’est ce que fit Marie, étant la prémisse des croyants par son oui sans réserve au Seigneur. […] En contemplant le mystère de l’Incarnation, nous ne pouvons pas nous empêcher de tourner notre regard vers elle et nous remplir d’étonnement, de gratitude et d’amour en voyant comment notre Dieu, en entrant dans le monde, a voulu compter avec le consentement libre d’une de ses créatures.[…] Cette obéissance à Dieu est celle qui ouvre les portes du monde à la vérité et au salut. Dieu nous a créés comme fruit de son amour infini, c’est pourquoi vivre conformément à sa volonté est la voie pour rencontrer notre authentique identité, la vérité de notre être, alors que s’éloigner de Dieu nous écarte de nous-mêmes et nous précipite dans le néant. . [ …](Homélie du 26 mars 2012)

Sur les pas de St François (P Cantalamessa)

Pour que l’homme ne se surestime pas, Dieu le fixe généralement au sol comme une sorte d’ancre ; il met à ses côtés, comme pour Paul, un envoyé de Satan qui le gifle, une écharde dans la chair (2 Cor 12,7). Nous ne savons pas ce que fut exactement pour l’Apôtre cette écharde dans la chair, mais nous savons bien ce qu’elle est pour nous ! Tous ceux qui veulent suivre le Seigneur et servir l’Eglise l’ont. Ce sont des situations humiliantes qui nous renvoient constamment, parfois nuit et jour, à la dure réalité de ce que nous sommes. Cela peut être un défaut, une maladie, une faiblesse, une impuissance, que le Seigneur nous laisse, malgré toutes les suppliques ; une tentation persistante et humiliante, voire une tentation à se surestimer ; une personne avec laquelle on est obligé de vivre et qui, malgré la rectitude des deux parties, a le pouvoir de mettre à nu notre fragilité, de démolir notre présomption. […]

Pour ne pas compter moi aussi parmi ceux qui recherchent la gloire en racontant les vertus des saints, je m’efforce de mettre en pratique un conseil qu’un ancien Père du désert, Isaac de Ninive, donnait à celui qui s’était plié au devoir de parler de choses spirituelles, auxquelles il n’était pas encore arrivé par sa vie : Parle comme quelqu’un qui appartient à la classe des disciples et non avec autorité, après avoir humilié ton âme et t’être fait le plus petit de tous tes auditeurs.


« En ce jour le Seigneur a envoyé sa Grâce »
« Criez de joie à Dieu, Il est notre secours ! Dans l’allégresse, acclamez le Seigneur Dieu, vivant et vrai. Car le Seigneur, TRES-HAUT, redoutable, est Roi puissant sur toute la terre. Le Père très saint, notre Roi dès l’origine, a envoyé de son ciel son Fils bien-aimé, qui est né de la Bienheureuse vierge, sainte Marie. Il m’a invoqué : « Tu es mon Père » et je l’établirai comme premier-né, bien au-dessus des rois de la terre. En ce jour le Seigneur a envoyé sa Grâce, en cette nuit, à Lui les chants ! Voici le jour que le Seigneur a fait, jour d’allégresse et jour de joie : car le très saint Enfant bien-aimé nous a été donné et Il est né pour nous en chemin et Il a été déposé dans une crèche ; il n’y avait pas de place à l’hôtellerie. Gloire à Dieu, Seigneur, au plus haut des cieux et sur la terre paix aux hommes de bonne volonté ! Que les cieux se réjouissent et que la terre exulte, que bondisse la mer, oui toute entière, que jubilent les campagnes et tout ce qu’elles portent ! Chantez-Lui un cantique nouveau, chantez le Seigneur, terre entière ! Car le Seigneur est grand et digne de toute louange, Il est redoutable, plus que tous les dieux ! Apportez au Seigneur, familles des nations, apportez au Seigneur, gloire et honneur, apportez au Seigneur, la gloire due à son Nom. Donnez-Lui vos corps en offrande et portez Sa sainte Croix et accomplissez jusqu’au bout Ses très saints Commandements. Amen. »
Psaume de Noël de Saint François d’Assise